Il y a quelques années de cela, me sentant dans une impasse, je pris pour la première fois la décision de partir sac au dos, à l’aventure.
C’était à Gran Canaria, mal préparé mais déterminé, je pris mes couilles à deux mains et voulu traverser l’île en vivant dehors. Là où la nature est forte et l’homme seul, rien n’est pardonné.
J’y fis face pour la première fois à ce qui aurait pu être la fin, celle de mon histoire à tout le moins. Rien n’a défilé devant mes yeux mais je pris la pleine conscience que j’étais seul responsable de mon destin. Que c’était peut-être ça être adulte, ne plus rejeter la faute ailleurs, assumer ses actes, s’assumer.
Enfin, j’y fis surtout la rencontre avec la Vie. Être dehors, livré à soi-même et à la nature est une expérience de chaque instant, on vit plusieurs vies par jours, les enseignements sont nombreux.
Seul, on se rend compte à quel point on vit par les autres. Et qui on est vraiment, lorsqu’il n’y a plus personne.
La réalité est bien plus dure que le rêve. Mais cela ne signifie pas qu’il faille renoncer, non. Simplement qu’il faudra accepter d’y laisser des morceaux, connaître les joies et les peines sans jamais renoncer, justement.
A mon sens, celui qui affronte l’épreuve par la force risque de se briser.
Par contre, celui qui va à la rencontre des épreuves avec ses faiblesses, prêt mais sans a-priori, y perd parfois des faiblesses pour revenir avec une force intérieure nouvelle.
Nous échangeons avec la force de la nature, on y perd tout espoir dans le vent glacé de la nuit mais le soleil nous le rend au petit matin.
Et on accueille ce présent comme le plus beau des cadeaux : celui de la Vie, de la chance inouïe que nous avons d’être là, ici et maintenant, d’avoir des sens et une âme pour ressentir, grandir et aimer…
Je ne suis qu’une petite étincelle dans l’immensité mais dans mon errance je cotoye les plus grands maîtres : les éléments.
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