Parmi mes souvenirs d’enfance, les excursions tiennent une place particulière. Je ne m’en souviens pas vraiment mais seulement des matins avant de quitter la maison parentale.
Ma maman me préparait mon sac à dos, de quoi faire face aux aléas de la météo et un casse-croûte surprise, comme c’était jour de fête.
Ce sac à dos était tout un symbole et plus encore. C’était un passeport pour l’aventure, un laissez-passer pour une journée à explorer de nouveaux horizons.
En écrivant ces lignes, m’est revenu également le souvenir de tentatives laborieuses et infructueuses de photographier les coucher de soleil lors d’un voyage à la mer.
Et me voilà embarqué aujourd’hui dans un cycle de courses après le soleil, sac au dos. L’enfant savait-il déjà?
Si on parle souvent de laisser un espace pour l’enfant en nous -et le mien s’éclate, un enfant seul n’est pas autonome et ce n’est pas là sa fonction. En m interrogeant sur ce qui me faisait tenir, au delà du rêve, j’ai repensé à mes cours de psychologie et au profil PAE (pour Parent – Adulte – Enfant).
Grosso modo, il s’agit d’un test pour évaluer la proportion de ces entités. Très instructif, cela m’avait permis à l’époque de comprendre certains de mes comportements.
Le Parent est le résultat de notre éducation en général ; celle de nos parents, de l’école, la société, etc. Il régit notre morale, nos valeurs, les codes que l’on applique.
L’Adulte est la part de Soi, qui nous sommes en tant qu’ individu. Une part insuffisante pourrait, par exemple, signifier qu’on ne suit pas notre propre voie.
L’Enfant quant à lui représente notre part émotionnelle, c’est lui qui nous permet -ou non- d’exprimer nos joies, nos peines, nos envies.
En étant seul sur les chemins, je me rends compte que chacune de ces entités a trouvé sa place.
Le parent veille à un certain ordre et au bien de tous, que rien ne soit oublié, que les blessures soient soignées, que l’éthique personnelle soit respectée. Bref, tout ce qui est nécessaire à mon bien-être physique et mental.
L’Adulte se contente de se tenir droit et d’avancer. Il a un objectif à poursuivre et porte, en plus du sac à dos, Parent et Enfant sur ses épaules.
L’Enfant, est laissé à la joie d’exister. Il s’amuse de tout et s’émeut d’un rien dans la contemplation du vaste monde qui chaque jour s’offre à son regard. Et quelques fois, dans le ballet des papillons multicolores, il rêve d’un jour lui aussi trouver la belle qu’il emmènera danser.
Ainsi va le joyeux trio, trop heureux d’être enfin rassemblés par une quête qui sied à tous. Même lorsque la nuit tombe, que les bruits se font inquiétants, le Parent va rejoindre l’Enfant pour le rassurer et l’Adulte ouvre le grand livre de la vie et lit doucement : << Il était une fois… la liberté >>.
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